Page:Bernanos - La France contre les robots.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle était lâche et servile. Engagés dans une aventure abominable, ces évêques, ces prêtres, ces millions d’imbéciles, n’auraient eu pour en sortir qu’à rendre hommage à la liberté ; mais la vérité leur faisait plus peur que le crime.

Capitalistes, fascistes, marxistes, tous ces gens-là se ressemblent. Les uns nient la liberté, les autres font encore semblant d’y croire, mais, qu’ils y croient ou n’y croient pas, cela n’a malheureusement plus beaucoup d’importance, puisqu’ils ne savent plus s’en servir. Hélas ! le monde risque de perdre la liberté, de la perdre irréparablement, faute d’avoir perdu l’habitude de s’en servir… Je voudrais avoir un moment le contrôle de tous les postes de radio de la planète pour dire aux hommes : « Attention ! Prenez garde ! La Liberté est là, sur le bord de la route, mais vous passez devant elle sans tourner la tête ; personne ne reconnaît l’instrument sacré, les grandes or-