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jour, la population terrorisée se presser aux tables saintes, afin d’obtenir le précieux certificat de communion pascale. Je comprends très bien qu’un incrédule mette ces hideuses entreprises de sacrilège au compte d’un catholicisme exalté ! Lorsque j’étais jeune, j’aurais moi-même, dans l’innocence de mon âge, pris leurs auteurs pour des fanatiques que le zèle emportait au delà du bon sens. L’expérience de la vie m’a depuis convaincu que le fanatisme n’est chez eux que la marque de leur impuissance à rien croire, à rien croire d’un cœur simple et sincère, d’un cœur viril. Au lieu de demander à Dieu la foi qui leur manque, ils préfèrent se venger sur les incrédules des angoisses dont l’humble acceptation leur vaudrait le salut, et lorsqu’ils rêvent de voir rallumer les bûchers, c’est avec l’espoir d’y venir réchauffer leur tiédeur — cette tiédeur que le Seigneur vomit. Non ! l’opinion cléricale qui a justifié et glorifié la farce sanglante du Franquisme n’était nullement exaltée.