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sottise ont exploitées, déformées, usées, au point qu’il ne les reconnaît plus lui-même. Les reprendre, comme jadis on renvoyait à la fonte les monnaies d’or et d’argent. Les reprendre, les renvoyer à la fonte et à la frappe, pour qu’elles puissent encore servir, servir à tous. Ou encore, s’il m’est permis d’exprimer ma pensée par une autre image, un peu oratoire en apparence mais profondément, douloureusement juste, reprendre notre Révolution à un monde cynique et âpre qui ne l’a jamais comprise, qui ne peut plus que la trahir. Je dis « Notre Révolution » avec une assurance tranquille. En le disant, je me sens d’accord avec ce que je me suis toujours efforcé de servir : la tradition, l’esprit, l’âme de notre peuple. Plus que jamais je crois avec Michelet, mais aussi avec Mgr le Comte de Chambord — le dernier de nos rois Bourbons — que le plus grand malheur des Français fut assurément de se diviser sur une Révolution qui aurait dû les unir, qui les a unis réel-