Page:Bernanos - La France contre les robots.djvu/175

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vérités ; elles sont toujours là, le Monde a toujours son compte de vérités, malheureusement il ne sait plus s’en servir ou, pour mieux dire, il ne voit pas. Du moins il ne voit pas les plus simples, celles qui le sauveraient. Il ne sait pas les voir, parce qu’il leur a fermé, non sa raison, mais son cœur. N’importe ! J’affirme une fois de plus que l’avilissement de l’homme se marque à ce signe que les idées ne sont plus pour lui que des formules abstraites et conventionnelles, une espèce d’algèbre, comme si le Verbe ne se faisait plus chair, comme si l’Humanité reprenait, en sens inverse, le chemin de l’Incarnation. Les imbéciles sont capables de discuter indéfiniment sur n’importe quelle question, mais ils se garderont bien de la poser d’une telle manière qu’ils soient forcés d’y répondre… Et, par exemple, pour nous en tenir au sujet qui nous occupe, ils ne se diront jamais : « Voyons ! Voyons ! c’est vrai que le soldat moderne et ses mécaniques ne font plus