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le catholique moyen qui les a commis a parfaitement le droit, sa besogne accomplie, d’aller servir la messe et d’y recevoir la Sainte Communion (pourvu, du moins, qu’il n’ait pas, dans le court trajet du terrain d’aviation à l’Église, commis la faute de regarder trop attentivement les jambes de sa voisine d’autobus) comment voudriez-vous que ce chrétien ne se fasse pas, à la longue, de l’État Omnipotent, la même idée qu’un disciple de Hitler ? Si l’on peut tout autoriser ou tout absoudre au nom de la Nation, pourquoi pas au nom d’un Parti, ou de l’homme qui le représente, et qui assume ainsi, par une caricature sacrilège de la Rédemption, les péchés de son peuple ! Comment ne voit-on pas qu’à travers cette brèche ouverte par les casuistiques et les diplomates d’Église tout ce qui fait la dignité de l’homme peut s’écouler sans retour ? Et ne dites pas qu’il en a toujours été ainsi, qu’un soldat s’est toujours considéré lui-même comme une espèce d’instrument ir-