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L’IMPOSTURE

tuelle de Rome, ce demi-monde de la pensée ressemble à l’autre, même vanité, même envie, même accueil aux haines complices, même rage à dénigrer les hauts exemples qui le condamnent, même naïveté dans le mensonge et la feinte, même candeur de croire faire illusion à quiconque le regarde en face. Certes, la prostitution de l’hôtel particulier méprise celle de la rue, mais dans les cas urgents l’acte professionnel s’accomplit de lui-même et sous un certain regard, c’est toujours le même geste de dénouer la ceinture. Qui ne sait qu’on rencontre aux entresols de la rue des Martyrs des filles deux fois soumises, ou de bonnes mères ? Ainsi le parti compte d’honnêtes jeunes gens, des vieillards austères, des écrivains pleins de talent, et des prêtres, pour le grand nombre, de mœurs irréprochables. Rien ne semble permettre de les confondre avec des avares adolescents, ces patriarches dévorés d’ambition comme d’une lèpre, et ces ruffians en jupon noir, chassés de tous les diocèses, à face de croupiers marrons… Quel trait leur est donc commun ? Le goût de biaiser, une pensée lâche.

L’abbé Cénabre a souvent tiré profit de leur enthousiasme affecté, sans laisser toutefois annexer son sourire. De lui, les malheureux n’entendent et n’approuvent que son impuissance à conclure, la dissipation de la pensée, l’effort en sens contraire et pour un résultat de néant, d’une curiosité presque sensuelle et d’une critique énervée. Son Histoire de l’arianisme les a déçus, justement par ce qu’elle contient de positif, de défini. Mais ils se délectent au bavardage et à l’allusion des Mystiques florentins.

L’illustre écrivain connaît ce public, et il le mé-