Page:Bernanos - Journal d’un curé de campagne.djvu/323

Cette page a été validée par deux contributeurs.
313
D’UN CURÉ DE CAMPAGNE

ai haï. Oh ! je ne crois pas beaucoup plus aux miracles qu’aux revenants, mais je connaissais ma mère, peut-être ! Elle se souciait autant des belles phrases qu’un poisson d’une pomme. Avez-vous un secret, oui ou non ? » — « C’est un secret perdu, lui dis-je. Vous le retrouverez pour le perdre à votre tour, et d’autres le transmettront après vous, car la race à laquelle vous appartenez durera autant que ce monde. » — « Quoi ? quelle race ? » — « Celle que Dieu lui-même a mise en marche, et qui ne s’arrêtera plus, jusqu’à ce que tout soit consommé. »