donner comme ça, aussitôt la messe ! Cela ne se fait pas, voyons !
— Pourquoi donc, mon cher enfant ? interrogea majestueuse Mme Fousseret, qui assistait à l’entretien. Ne seriez-vous pas libre ?
— Précisément ! allégua le malheureux, détournant les yeux pour échapper à l’ensorcellement de ceux d’Arlette.
— Ah ! ah ! fit le financier. En ce cas, c’est différent.
Mais la jeune fille frappa du pied, en enfant gâtée.
— Moi, ça m’est égal ! rendez-vous libre ! Je veux que vous veniez avec nous !
Jean était à la torture. Il mourait d’envie de rester, de promettre… Mais si on lui supprimait son travail ? Il faudrait dire adieu aux sorties habituelles, aux promenades, aux petits suppléments vestimentaires qu’il s’accordait et qui plaisaient à Arlette… Pour quelques instants, il compromettait tout. Il se raidit :
— Écoutez ! dit-il. Il m’est impossible de me soustraire à l’engagement que j’ai déjà pris. Mais on ne m’attend qu’à deux heures. Je resterai avec vous jusqu’à une heure et demie. Cela vous convient-il ?
— Moi, je crois que c’est très bien, opina le financier.
Arlette soupira :
— Il faudra bien se contenter ! Quand même… ce n’est pas gentil…
Et, pour se venger, sournoisement, elle pinça le bras de Jean lorsqu’elle passa près de lui.
— Vous êtes content ? fit-elle sèchement, lorsqu’ils furent seuls.
— Écoutez, Arlette, je suis désolé, mais je le devais…
— Vous le deviez ! fit-elle en l’imitant. C’est du joli !
— Quoi, c’est du joli ?
— Je me demande quelle compagnie vous préférez à la mienne.
— Je suis forcé…