Julien en soupirant. Nos parents ne se rendent vraiment pas compte de nos besoins…
— Et tu voudrais un truc pour t’en procurer ? demanda Georges.
— Exactement !
Morin prit un air inspiré et répondit :
— J’en connais trois…
— Trois ? s’écrièrent Louis et Julien en même temps. Quel garçon de ressources !
— Mais si tu en connais tant que ça, remarqua Louis en riant, explique-moi comment il se fait que tu es toujours fauché ?
— Parce qu’il en manque un quatrième, répondit majestueusement l’interpellé. Enfin, je vous donne mes tuyaux pour ce qu’ils valent…
— Des tuyaux crevés sans doute, grommela Julien.
— Ou tout au moins dégonflés, ajouta Louis.
— Laissez-moi causer que j’instruise ce jeune bizut ! interrompit Georges avec autorité, et vous autres, faites-en votre profit, si vous le pouvez aussi…
— Voyons ça !
— On écoute l’exposition de tes moyens pour remplir nos poches !
— J’ai dit trois ! reprit Georges, sans se laisser troubler. Le premier moyen, c’est d’emprunter à quelque vieil usurier…
— Impossible ! coupa Jean. Je ne veux pas de dettes.
— Bien, mon ami. Cela révèle d’excellents sentiments, et je ne puis que vous en féliciter !
— Voyons ton second moyen, reprit Louis.
— Mon second moyen, c’est d’assassiner quelque vieille rentière…
— Tu es bête ! fit Julien sans aucun respect.
— Et le troisième ? interrogea Jean.
— C’est de travailler !
— Travailler ! Tu es bon, toi ! Et comment ? La plupart de nos journées ne sont-elles pas prises par les cours ?
Georges entoura fraternellement ses épaules de son