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de Sardaigne , étaient de fort agréables réunions. Tous ces messieurs étaient Italiens , et avaient la mémoire garnie d’anecdotes plus ou moins vraisemblables, mais très -intéressantes. L’un avait servi la cause de la liberté en Grèce , où il s’était lié avec Canaris ; et nous ne nous lassions pas de lui demander des détails sur l’héroïque incendiaire , dont la gloire semblait prête à s’éteindre , après avoir brillé d’un éclat subit et terrible comme l’explosion de ses brûlots. Un Vénitien, homme d’assez mauvais ton, et parlant fort mal le français, prétendait avoir commandé la corvette de Byron pendant les excursions aventureuses du poète dans l’Adriatique et l’Archipel grec. Il nous décrivait minutieusement le brillant uniforme dont Byron avait exigé qu’il fut revêtu, les orgies qu’ils faisaient ensemble ; il n’oubliait pas non plus les éloges que le noble voyageur avait accordés à son courage. Au milieu d’une tempête , Kyron ayant engagé le capitaine à venir dans sa chambre, faire avec lui une partie d’écarté, celui-ci accepta l’invitation au lieu de rester sur le pont à surveiller la manœuvre ; la partie commencée , les mouvements du vaisseau devinrent si violents que la table et les joueurs furent rudement renversés.

— Ramassez les cartes, et continuons, s’écria Byron.

— Volontiers , milord !

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