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I

Voyage musical 

d’escalier, la troisième ; Y académicien, tout le monde s’en doute ; la phrase, la voici : « Allons, jeune homme, macte animoj vous » allez faire un beau voyage. . . la terre classique » des beaux-arts... la patrie des Pergolèse, des » Piccini un ciel inspirateur..,. Vous nous » reviendrez avec quelque magnifique partition. » Vous êtes en beau chemin. »

Pour cette glorieuse journée, les académiciens endossent leur bel habit brodé de vert ; ils rayonnent, ils éblouissent. Ils vont couronner en pompe, un peintre, un sculpteur, un architecte, un graveur et un musicien. Grande est la joie au gynécée des muses.

Que viens-je d’écrire là ?... cela ressemble à un vers ! C’est que j’étais déjà loin de l’Académie, et que je songeais (je ne sais trop à quel propos , en vérité) , à cette strophe de Victor Hugo :

« Aigle qu’ils devaient suivre, aigle de notre armée, » Dont la plume sanglante en cent lieux est semée, » Dont le tonnerre, un soir, s’éteignit dans les flots ; » Toi qui les as couvés dans l’aire maternelle, » Regarde et sois contente, et crie, et bats de l’aîle, « Mère, tes aiglons sont éclos. » Revenons à nos lauréats, dont quelques-un ressemblent bien un peu à des hiboux, à ces petits monstres rechignes dont parle La Fontaine, plutôt qu’à des aigles, mais qui se partagent tous