LES TROMBONES.
Il y a quatre espèces de Trombones dont chacune porte le nom de la voix humaine dont elle se rapproche le plus par son timbre et son étendue. Le Trombone Soprano le plus petit et le plus aigu de tous, existe en Allemagne ; nous ne le connaissons pas en France ; il n’a presque jamais été employé dans les partitions des grands maîtres ; ce qui ne serait point une raison, il est vrai, pour qu’on ne l’y vit figurer tôt ou tard, et il n’est pas certain que les Trompettes à pistons, même les plus aiguës puissent le remplacer avantageusement. Gluck seul, dans sa partition italienne d’Orfeo, a écrit le Trombone soprano sous le nom de Cornetto. Il l’a fait doubler la voix de Soprano du chœur pendant que les Trombones, Alto, Tenor et Basse doublent les autres voix.
Ces trois dernières espèces de Trombones sont les seules d’un usage général, encore faut il dire que le Trombone Alto n’existe pas dans tous les orchestres en France et que le Trombone Basse y est à peu près inconnu ; on le confond même presque toujours avec le troisième Trombone Tenor chargé d’exécuter la partie la plus grave et auquel pour cette raison, on donne fort improprement le nom du Trombone Basse dont il diffère beaucoup.
Les Trombones sont des instruments à coulisse, dont le double tube peut s’allonger et se raccourcir instantanément par un simple mouvement du bras de l’exécutant. On conçoit que ces variations de la longueur du tube doivent changer complètement le ton de l’instrument ; c’est ce qui arrive en effet. D’où il suit que les Trombones possédant comme les autres instruments de cuivre, toutes les notes résultant de la résonnance naturelle du tube dans toutes les positions, ont par cela même une échelle chromatique complète, interrompue seulement en un point au grave, ainsi que nous l’allons voir.
LE TROMBONE ALTO.
Il possède plus de deux octaves et demie d’étendue, on l’écrit sur la clé d’Ut 3e ligne.
Son timbre est un peu grêle, comparativement à celui des Trombones plus graves. Ses notes inférieures sonnent assez mal ; il est d’autant plus raisonnable de les éviter en général, que ces mêmes notes sont excellentes sur le Trombone Tenor dont le Trombone Alto, dans l’orchestre, n’est presque jamais isolé. Les sons hauts, tels que Si, Ut, Ré, Mi, Fa, peuvent être fort utiles au contraire, et, à cause d’eux, on doit regretter que le Trombone Alto soit à cette heure, banni de presque tous nos orchestres Français. Quand sa coulisse est fermée on en peut tirer avec les lèvres seulement les notes suivantes, qui sortent dans le même ordre que celles de la résonnance naturelle des cors, trompettes, cornets et de tous les autres instruments de cuivre en Mi ♭ :
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De là le nom de petit Trombone ou de Trombone Alto en Mi ♭ que lui donnent les exécutants, mais qu’il est inutile en général de lui appliquer dans les partitions ; puisque, faisant entendre les notes telles quelles sont écrites il ne figure point parmi les instruments transpositeurs, pour lesquels seuls, nous l’avons déjà dit, ces diverses désignations de tons sont toujours nécessaires.
