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POSTFACE


J’ai fini. — L’Institut. — Concerts du palais de l’Industrie. — Jullien. — Le diapason de l’éternité. — Les Troyens. — Représentations de cet ouvrage à Paris. — Béatrice et Bénédict. — Représentations de cet ouvrage à Bade et à Weimar. — Excursion à Lœwenberg. — Les concerts du Conservatoire. — Festival de Strasbourg. — Mort de ma seconde femme. — Dernières histoires de cimetières. — Au diable tout !


Il y a maintenant près de dix ans que j’ai terminé ces mémoires. Il m’est arrivé pendant ce temps des choses presque aussi graves que celles dont j’ai fait le récit. Je crois donc devoir en consigner ici quelques-unes en peu de mots, pour ne plus revenir à ce long travail, sous aucun prétexte.

Ma carrière est finie, Othello’s occupation’s gone. Je ne compose plus de musique, je ne dirige plus de concerts, je n’écris plus ni vers ni prose ; j’ai donné ma démission de critique ; tous les travaux de musique que j’avais entrepris sont terminés ; je ne veux plus rien faire, et je ne fais rien que lire, méditer, lutter avec un mortel ennui, et souffrir d’une incurable névralgie qui me torture nuit et jour.

À ma grande surprise, j’ai été nommé membre de l’Académie des beaux-arts de l’Institut, et si, quand j’y prends la parole de temps en temps, les observations que je fais sur nos usages académiques sont assez inutiles et restent sans résultats, je n’ai pourtant avec mes confrères que des relations amicales et de tout point charmantes.

J’aurais bien des choses à raconter au sujet des deux opéras de Gluck, Orphée et Alceste, que j’ai été chargé de mettre en scène, l’un au Théâtre-Lyrique et l’autre à l’Opéra ; mais j’en ai déjà beaucoup parlé dans mon volume À travers chants et ce que je pourrais ajouter..... je ne veux pas le dire.

Le prince Napoléon m’a fait proposer d’organiser un vaste concert dans le