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CINQUIÈME SOIRÉE

L’S DE ROBERT LE DIABLE, nouvelle grammaticale.

On joue un opéra français moderne très-plat.

Personne ne songe à sa partie dans l’orchestre ; tout le monde parle à l’exception d’un premier violon, des trombones et de la grosse caisse. En m’apercevant, le contre-bassiste Dimsky m’interpelle : « Eh ! bon Dieu, que vous est-il donc arrivé, cher monsieur ? Nous ne vous voyons pas depuis près de huit jours. Vous avez l’air triste. J’espère que vous n’avez pas éprouvé de vexation comme celle de notre ami Kleiner. — Non, Dieu merci ; je n’ai point à regretter de perte dans ma famille ; mais j’étais, comme disent les catholiques, en retraite. En pareil cas, les personnes pieuses, pour se préparer sans distraction à l’accomplissement de quelque grave devoir religieux, se retirent dans un couvent ou dans un séminaire, et là, pendant un temps plus ou moins long, elles jeûnent,