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étrangère. Mais je tiens mes preuves, et, si après en avoir entendu l’exposé, mes confrères ne me donnent pas trois fois raison, je m’engage à vous faire devant eux de très-humbles excuses et à me reconnaître pour un calomniateur. Écoutez tous.

ANALYSE DU PHARE,

Opéra en deux actes.

Jeudi 27 décembre 1849.

Le théâtre représente une place du village de Pornic. Des pêcheurs bretons se disposent à prendre la mer avec Valentin le Pilote. Ils chantent en chœur :

Vive Valentin ! Tin ! tin ! A lui la richesse, Un brillant butin ! Tin ! tin ! Avec la richesse On a la tendresse D’un joli lutin ! Tin ! tin ! Et l’on peut sans cesse Vider pièce à pièce Beaune ou Chambertin ! Tin ! tin !

Mais voilà le canon ! bom ! bom ! de la foudre les éclats, cla ! cla ! enflamment tout l’horizon, zon ! zon ! Valentin saute dans sa barque pour essayer d’aborder un vaisseau en perdition, et recommande à son ami Martial de bien veiller sur son fanal, car s’il s’éteint, le navire et le pilote sont perdus. Grand tumulte, tempête, prière, etc., etc., etc.

Je craindrais de fatiguer le lecteur en entrant dans de plus grands détails sur la musique et les paroles de cet ouvrage. Je n’ajouterai plus qu’un mot sur sa mise en scène. Pendant qu’on chantait ainsi sur le devant du théâtre, à la première représentation, un autre drame s’agitait au post-scenium, et sous les yeux des spectateurs, qui ne s’en doutaient guère.