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QUATORZIÈME SOIRÉE.

LES OPÉRAS SE SUIVENT ET SE RESSEMBLENT LA QUESTION DU BEAU — LA MARIE STUART DE SCHILLER UNE VISITE A TOM-POUCE, NOUVELLE INVRAISEMBLABLE.

On joue un opéra, etc., etc., etc., intitulé l’Enchanteur Merlin. La parole, ce soir-là, est à Corsino. Écoutons-le :

CORSINO.

« On dit souvent : les opéras sont comme les jours, ils se suivent et se ressemblent. Il serait plus exact de dire, tout en conservant la même comparaison, qu’ils se suivent et ne se ressemblent pas. Nous avons, en effet, les belles journées d’été, radieuses, calmes, splendides, pleines d’harmonies et de lumières, pendant lesquelles la création semble n’être qu’amour et que bonheur ; le rossignol caché dans le bosquet, l’alouette perdue dans l’azur du ciel, le grillon sous l’herbe, l’abeille sur la fleur, le laboureur à sa charrue, l’enfant qui joue au seuil de la ferme, la beauté aristocratique dont la