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DOUZIÈME SOIRÉE

LE SUICIDE PAR ENTHOUSIASME.

Nouvelle vraie.

On joue un opéra italien, etc., etc.

Tout le monde parle à l’orchestre. Corsino surtout a le verbe très-haut ; il gesticule, il s’agite. « Eh bien, me dit-il, nous avons été rudement secoués hier soir ! J’ai pourtant entendu parler à Paris d’un Français plus impressionnable encore que nous ne le sommes et qui adora la Vestale jusqu’à se tuer pour elle. Ceci est une histoire, non un conte, et prouve que l’enthousiasme musical est une passion comme l’amour. Il faut que je vous dise cela. — Volontiers ! — Écoutons ! — Tais-toi donc, cor Moran ! »

Moran, le premier cor, remet son instrument dans sa boîte et Corsino commence :

J’appelerai ma nouvelle le Suicide par enthousiasme.

En 1808, un jeune musicien remplissait depuis trois ans,