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façon moderne, et de la plus déchirante sonorité. La diva l’a voulu, elle est empoignée.

Je crois que l’usage de cette expression remonte seulement au règne de Charles X, et à la mémorable séance de la chambre des députés dans laquelle, Manuel s’étant permis de dire que la France avait vu revenir les Bourbons avec répugnance, un orage parlementaire éclata, et M. de Foucault, appelant ses gendarmes, leur dit, en montrant Manuel :

— Empoignez-moi cet homme-là !

On dit aussi, pour désigner cette désastreuse évocation des sifflets, faire appeler Azor ; de l’habitude où sont les vieilles femmes de siffloter en appelant leur chien, qui porte, toujours le nom d’Azor.

J’ai vu, après une de ces catastrophes, Auguste, désespéré, prêt à se donner la mort, comme Brutus à Philippes… Une seule considération le retint : il était nécessaire à l’art et à son pays ; il sut vivre pour eux.

Conduire un ouvrage, c’est, pendant les représentations de cet ouvrage, diriger les opérations de l’armée romaine.

Brrrrrr ! ! ce bruit que fait l’empereur avec sa bouche en dirigeant certains mouvements des troupes, et qui est entendu de tous ses lieutenants, indique qu’il faut donner une rapidité extraordinaire aux claquements et les accompagner de trépignements. C’est l’ordre de faire mousser solidement.

Le mouvement de droite à gauche et de gauche à droite de la tête impériale éclairée d’un sourire indique qu’il faut rire modérément.

Les deux mains de César appliquées avec vigueur l’une contre l’autre et s’élevant un instant en l’air, ordonnent un brusque éclat de rire.

Si les deux mains restent en l’air plus longtemps que de coutume, le rire doit se prolonger et être suivi d’une salve d’applaudissements.

Hum ! lancé d’une certaine façon, provoque l’émotion des