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blime cantatrice, il était devenu meilleur[1]. Ce qui me paraît démontrer clairement la vérité de cette proposition algébrique : L : B :: B : H ; ou (pour les gens qui ne savent pas l’algèbre), en fait de réclames et de banques bombastiques : L est à B comme B est à H ; ou encore (pour les gens qui ont besoin qu’on leur mette les I sous les points) que Hainl et moi nous ne sommes que des enfants.

Quoi qu’il en soit, nous obsédâmes le public de notre mieux, par les moyens ordinaires ; non licet omnibus d’être prôné par un évêque. Puis, une fois notre conscience en repos de ce côté-là, nous songeâmes au solide, c’est-à-dire à l’orchestre et aux chœurs. Les sociétés de Dijon et de Châlons avaient répondu à notre appel, elles nous promettaient une vingtaine d’amateurs, violonistes et bassistes ; une razzia habilement opérée sur tous les musiciens et choristes de la ville et des faubourgs de Lyon, une bande militaire de la garnison et surtout l’orchestre du Grand-Théâtre, nombreux et bien composé, renforcé de quelques membres de l’orchestre des Célestins, nous fournirent un total de deux cents exécutants, qui, je vous le jure, se comportèrent bravement le jour de la bataille. J’eus même le plaisir de compter parmi eux un artiste d’un rare mérite, qui joue de tous les instruments et dont je fus l’élève à l’âge de quinze ans. Le hasard me le fit rencontrer sur la place des Terreaux ; il arrivait de Vienne, et ses

  1. Parfaitement vrai.