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rir sont trois choses atroces, exécrables, je ne calomnie pas…

— Le vautour inconnu qui tôt ou tard nous dévore ? Non, certes ; et je vous jure que ce monstre m’est, tout comme à vous, infiniment odieux. Mais pourquoi il est si odieusement atroce, dans bien des milliers d’années, si la race humaine existe encore, il faudra dire, comme aujourd’hui :

On n’a jamais pu le savoir. » —

Le surlendemain (car vingt-quatre heures de repos au moins sont absolument nécessaires après une partie de plaisir), il a fallu se hisser jusqu’à la fontaine de Stanislas. Pour y arriver, on suit pendant quelque temps une route jolie et commode, achevée dernièrement par ordre de l’Empereur, et, le reste du trajet se faisant dans les bois, on a au moins de l’ombre, sinon de la fraîcheur.

Autre question philosophique soulevée pendant notre ascension :

Que doit-on le mieux aimer, mourir de chaleur ou mourir de froid ?

Tout le monde a été d’avis qu’on devait préférer… ne jamais le savoir.

Arrivés à la fontaine, qui laisse à peine apercevoir son mince filet d’eau, nous avons encore trouvé une vue magnifique, du lait et des vers. En voici quatre sur le roi Stanislas que j’ai cueillis contre le rocher sous lequel pleur la naïade. Je vous les envoie tout frais.