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harmonieuse m’apporte de lointains accords, qui me semblent un mystérieux écho de la voix adorée ; des larmes de tendresse viennent enfin rafraîchir mes paupières encore brûlantes des pleurs de la rage et du désespoir. Je suis heureux, et mon ange sourit en admirant son ouvrage ; son âme noble et pure scintille sous ses longs cils noirs modestement baissés ; une de ses mains dans les miennes, je chante, et son autre main, errant sur les cordes de la harpe, accompagne languissamment mon hymne de bonheur.


N°. 4.
LE CHANT DE BONHEUR.
L’ARTISTE CHANTE.

Prose cadencée.
CHANT ET ORCHESTRE.
« O mon bonheur ! ma vie ! mon être tout entier ! mon dieu ! mon univers ! est-il auprès de toi quelque bien que j’envie ? Je te vois, tu souris, les cieux me sont ouverts ! L’ivresse de l’amour est presqu’une souffrance ; ce tendre abattement est plus délicieux ! Oh ! penche un seul instant cette tête charmante ; viens ma belle adorée sur mon cœur éperdu viens rendre ce baiser. »
(Il demeure quelques instans dans ses pensées, pendant que l’orchestre continue.)