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En pareils cas la troisième blanche n’ajoute rien à la durée de la mesure, comme quelques chefs semblent le croire. On peut si l’on veut, et si le mouvement est lent ou modéré, marquer ces passages en dessinant la mesure à trois temps, mais la durée de la mesure entière doit rester absolument la même. Dans le cas où ces triolets se rencontreraient dans une mesure très brève à deux temps (Allegro assaï), les trois gestes font alors confusion, et il faut absolument n’en faire que deux, un frappé sur la première blanche et un levé sur la troisième. Lesquels gestes, à cause de la vitesse du mouvement, diffèrent peu à l’œil des deux de la mesure à deux temps égaux, et n’empêchent pas de marcher les parties de l’orchestre qui ne contiennent pas de triolets.

Parlons à présent de l’action du chef dans les récitatifs. Ici le chanteur ou l’instrumentiste récitant n’étant plus soumis à la division régulière de la mesure, il s’agit, en le suivant attentivement, de faire attaquer par l’orchestre avec précision et ensemble les accords ou les dessins instrumentaux dont le récitatif est entremêlé, et de faire changer à propos l’harmonie, quand le récitatif est accompagné, soit par des tenues, soit par un tremolo à plusieurs parties, dont la plus obscure parfois est celle dont le chef doit s’occuper