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Le bras doit rester absolument étranger au petit geste supplémentaire que nous indiquons pour la subdivision de la mesure, et le poignet seul faire mouvoir le bâton.

Cette division des temps a pour objet d’empêcher les divergences rhythmiques qui pourraient aisément s’établir parmi les exécutants, pendant l’intervalle qui sépare un temps de l’autre. Car le chef n’indiquant rien pendant cette durée devenue assez considérable par suite de l’extrême lenteur du mouvement, les exécutants sont alors entièrement livrés à eux-mêmes, sans chef, et comme le sentiment rhythmique n’est point le même chez tous, il s’ensuit que les uns pressent pendant que les autres retardent et que l’ensemble est bientôt détruit. Ou ne pourrait faire exception à cette règle qu’en dirigeant un orchestre du premier ordre, composé de virtuoses qui se connaissent bien, ont l’habitude de jouer ensemble et possèdent à peu près par cœur l’œuvre qu’ils exécutent. Et encore, dans ces conditions, la distraction d’un seul musicien peut amener un accident. Pourquoi s’y exposer ? Je sais que certains artistes se trouvent blessés dans leur amour-propre d’être ainsi tenus en lisières (comme des enfants, disent-ils) ; mais aux yeux d’un chef qui n’a en vue que l’excellence du résultat final, cette considération n’a pas de valeur. Même dans un quatuor, il est