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Deuxième Partie



Scène IV

(Nord de l’Allemagne.)

Faust, seul dans son cabinet de travail.

Sans regrets j’ai quitté les riantes campagnes
Où m’a suivi l’ennui ;
Sans plaisirs je revois nos altières montagnes ;
Dans ma vielle cité je reviens avec lui.
Oh ! je souffre ! et la nuit sans étoiles,
Qui vient d’étendre au loin son silence et ses voiles,
Ajoute encore à mes sombres douleurs.
O terre ! pour moi seul tu n’as donc pas de fleurs !
Par le monde, où trouver ce qui manque à ma vie ?
Je cherchais envain, tout fuit mon âpre envie !
Allons, il faut finir !… Mais je tremble… Pourquoi
Trembler devant l’abîme entr’ouvert devant moi ?
O coupe trop longtemps à mes désirs ravie,
Viens, viens, noble cristal, verse le poison
Qui doit illuminer
Ou tuer ma raison.

(Il porte la coupe à sa bouche. Sons des cloches. Chants religieux dans l’église voisine.)