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CXLVI.

À MADAME DAMCKE, A MONTREUX (SUISSE).


Paris. Je ne sais pas le quantième. [24 septembre 1867].

Chère madame Damcke,

Je vous eusse bien écrit depuis mon retour, mais je ne savais pas où adresser ma lettre. Je vous remercie donc doublement de la vôtre.

Voici ma réponse laconique : je suis toujours malade.

Arrivé à Néris, j’ai pris cinq bains ; au cinquième, le médecin en m’entendant parler et me tâtant le pouls : « Sortez vite, s’est-il écrié, les eaux vous sont contraires ; vous allez avoir une laryngite ; il faut vous en aller en un lieu où vous soignerez bien votre gorge ; diable ! ce n’est pas une chose légère ! »

Je suis parti, le soir même. J’ai failli étouffer en chemin de fer dans une quinte de toux. Puis je suis arrivé à Vienne où mes nièces m’ont comblé de soins. J’étais presque toujours couché. Enfin, la voix naturelle m’est à peu près revenue, le mal de gorge a fui ; mais ma névralgie aussi est revenue, plus féroce que jamais.

On m’a fait rester à Vienne un mois, parce que l’aînée de mes nièces se mariait et qu’elle me voulait pour témoin.

Elle a épousé un chef de bataillon, charmant sous tous les rapports ; sans quoi je n’eusse pas témoigné. Après le