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une telle horreur d’entendre parler de Noël ! Vous n’auriez qu’à laisser échapper ce nom pour me donner une indigestion et une attaque de choléra.

Et puis il y a encore une autre raison que je ne veux pas vous dire.

Abusez-vous bien, ce soir, à l’Opéra-Comique ; mais, je vous en prie, à votre retour, ne me racontez pas la pièce et je vous en saurai un gré infini.


CXXXI.

À M. BERSCHTOLD, POUR M. LOUIS BERLIOZ, CHEZ M. DE ROTHSCHILD, RUE LAFITTE, 17.


Sans date, vers 1864 ou 1865.

Quand tu te sentiras plus calme, et j’espère que ce sera demain, reviens donc, cher Louis, dîner au moins à la maison, comme à l’ordinaire, pendant que tu es ici, si le déjeuner te dérange trop pour tes affaires. Mais cela me paraît incroyable ; tu as bien assez de cinq à six heures par jour et tu peux bien m’en donner deux. Voyons, réfléchis donc un instant : tu as des chagrins violents qui te troublent le cœur et la tête ; personne ne peut rien pour les calmer. Est-ce une raison pour être furieux contre tout le monde ?


Tu souffres ; viens donc auprès de ceux qui t’aiment ; sans parler de la cause de tes souffrances, tu éprouveras un peu