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CXIX.

À M. ET MADAME MASSART.


Weimar, 9 avril 1863.

Que c’est gentil à vous, chers amis, de m’avoir écrit tous les trois ! Vous allez vous moquer de moi ; eh bien, vous aurez tort ; cette idée m’a ravi.

Je vous écris en me levant à une heure. On m’a fait passer une partie de la nuit à un banquet qui m’a été offert, après la première représentation[1], par les artistes de Weimar, réunis à ceux qui étaient venus des villes voisines et même de Dresde et de Leipzig. Le succès de Béatrice a été flambant, l’exécution excellente dans son ensemble. Les grands-ducs et la grande-duchesse et la reine de Prusse m’ont accablé de compliments. La reine surtout m’a dit des choses, oh ! mais des choses que je n’ose vous répéter. Le morceau qu’elle aime le plus, c’est le trio des trois femmes, tout en avouant que le duo est une invention ravissante, et que l’air de Béatrice et la fugue comique lui plaisent infiniment.

On m’annonce pour demain une bordée d’applaudissements à démolir la salle.

L’orchestre va à merveille et tout l’ensemble vocal se comporte musicalement. La Béatrice est délicieusement

  1. Il s’agit de la première représentation de l’opéra de Béatrice et Bénédict.