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en disent ? Crois-tu que le monde se préoccupe de ce que je fais ?

Le duo pour les deux peuples est fait ; on l’étudie à Paris et à Londres. Wagner fait tourner en chèvres les chanteuses, les chanteurs et l’orchestre et le chœur de l’Opéra. On ne peut pas sortir de cette musique du Tannhäuser. La dernière répétition générale a été, dit-on, atroce et n’a fini qu’à une heure du matin. Il faut pourtant qu’on en vienne à bout. Liszt va arriver pour soutenir l’école du charivari. Je ne ferai pas l’article sur le Tannhäuser, j’ai prié d’Ortigue de s’en charger. Cela vaut mieux sous tous les rapports et cela les désappointera davantage. Jamais je n’eus tant de moulins à vent à combattre que cette année ; je suis entouré de fous de toute espèce. Il y a des instants où la colère me suffoque.

Adieu ; il faut que j’essaye de sortir, de marcher ; si je ne puis pas, je reviendrai me coucher.


CIV.

AU MÊME.


Paris, mardi matin 5 mars [1861].

Cher ami,

J’ai vu hier le général Mellinet : il va écrire pour toi à l’amiral de La Roncière, je lui remettrai demain une note qu’il m’a demandée à ce sujet.

On est très ému dans notre monde musical du scandale