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lignes depuis mon départ. Je ne suis pas même sûr que ce soit elle qui m’a fait un signe d’adieu de loin au moment de monter en voiture à la poste !… Adieu, adieu. Vous m’écriverez, au moins, vous.


XXXVI.

À M. AUGUSTE MOREL.


Londres, 31 novembre [1847]. Harley street, 76.

Mon cher Morel,

Jullien me charge de vous écrire confidentiellement pour savoir de vous la vérité sur le succès de l’opéra de Verdi[1]. Peu importe le mérite de l’œuvre, c’est une question de directeur que je vous transmets.

Nous n’ouvrirons pas avant huit jours ; la Fiancée de Lammermoor par madame Gras et Reeves ne peut à mon sens manquer de bien marcher. Reeves a une jolie voix naturelle et il chante aussi bien que cette effroyable langue anglaise puisse permettre de chanter.

Le baryton Withworth est moins bien ; nous attendons tous les jours Staudigl. On monte, en attendant, l’opéra de Balfe. L’orchestre est superbe, et, à part quelques imperfections de justesse dans les instruments à vent, on n’en trouverait guère de meilleur. Nous avons 120 choristes qui vont bien aussi. Tout ce monde m’a fait un accueil très chaleureux, le jour où Jullien a fait jouer dans un de ses concerts

  1. Jérusalem, opéra représenté en novembre 1847 à l’Académie royale de musique de Paris.