L’ÉCOLE DU PETIT CHIEN
L’école du petit chien est celle des chanteuses dont la voix
extraordinairement étendue dans le haut, leur permet de lancer
à tout bout de chant des contre-mi et des contre-fa aigus,
semblables, pour le caractère et le plaisir qu’ils font à l’auditeur,
au cri d’un king’s-charles dont on écrase la patte. Madame
Cabel, il faut le reconnaître, à l’époque où elle pratiquait ce
système de chant, atteignait toujours son but. Quand elle visait
un mi ou un fa, et même un sol suraigu, c’était un sol, un fa
ou un mi qu’elle touchait ; mais on ne lui en savait aucun gré ;
tandis que ses élèves, ou imitatrices ne parvenant d’ordinaire
qu’au ré dièze s’il s’agit du mi, ou au mi s’il s’agit du fa,
excitent toujours ainsi des transports d’admiration frénétiques.
Cette injustice et cette injustesse ont fini par dégoûter madame
Cabel de son école. C’était fait pour cela. Maintenant elle se
borne à chanter comme une femme charmante qu’elle est, et
ne songe plus à imiter ni les petits chiens ni les oiseaux.