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caractère, ses connaissances spéciales et l’élévation de ses vues, l’exerce tantôt avec douceur, tantôt avec une rigidité absolue ; qui ne connaît ni amis ni ennemis ; un Brutus l’Ancien qui, une fois ses ordres donnés et les voyant transgressés, est toujours prêt à dire : I lictor, liga ad palum ! Va, licteur, lie au poteau le coupable ! » — Mais c’est M. ***, c’est mademoiselle ***, c’est madame ***.—I lictor !

Vous demandez l’établissement du despotisme dans les théâtres ? me dira-t-on. Et je répondrai : Oui, dans les théâtres lyriques surtout, et dans les établissements qui ont pour objet d’obtenir un beau résultat musical au moyen d’un personnel nombreux d’exécutants de divers ordres, obligés de concourir à un seul et même but ; il faut le despotisme, souverainement intelligent sans doute, mais le despotisme enfin, le despotisme militaire, le despotisme d’un général en chef, d’un amiral en temps de guerre. Hors de là il n’y a que résultats incomplets, contre sens, désordre et cacophonie.