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fications importantes. Parmi les morceaux nouveaux, nous signalerons seulement le premier air de l’Amour :

Si les doux accords de ta lyre ;


celui d’Eurydice avec chœur :

Cet asile aimable et tranquille ;


l’air de bravoure qu’il introduisit à la fin du premier acte :

L’espoir renaît dans mon âme ;


l’air pantomime pour flûte seule dans la première scène des champs Élysées, et plusieurs airs de ballet fort développés.

En outre, il ajouta six mesures au premier chant d’Orphée, dans la scène infernale, trois au second, trois à la péroraison de l’air : Che faro senza Euridice, » une seule au chœur des ombres heureuses : « Torna o bella al tuo consorte. » (Il s’aperçut fort tard que l’absence de cette mesure détruisait la régularité de la phrase finale). Il réinstrumenta presque de fond en comble la délicieuse symphonie descriptive qui sert d’accompagnement au chant d’Orphée à son entrée dans les champs Elyséens :

Che puro ciel ! che chiaro sol !


supprima plus de quarante mesures dans le récitatif qui commence le troisième acte et en refit entièrement un second.

Ces remaniements, et quelques-uns que je néglige d’indiquer ici, étaient tous à l’avantage de la partition. Malheureusement d’autres corrections furent faites, peut-être par une main étrangère, qui mutilèrent certains passages de la plus barbare façon. Ces mutilations ont été conservées dans la partition française gravée, et toujours reproduites aux exécutions d’Orphée que j’ai entendues si souvent à l’Opéra, de 1825 à 1830. Il y avait, à l’époque où Gluck écrivit l’Orfeo à Vienne, un instrument à