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APPENDICE
DE LA VINGT-TROISIÈME ÉDITION.


SUR LES DÉFINITIONS DU COMIQUE
ET SUR LA MÉTHODE SUIVIE DANS CE LIVRE.

Dans un intéressant article de la Revue du Mois[1], M. Yves Delage opposait à notre conception du comique la définition à laquelle il s’était arrêté lui-même : « Pour qu’une chose soit comique, disait-il, il faut qu’entre l’effet et la cause il y ait désharmonie. » Comme la méthode qui a conduit M. Delage à cette définition est celle que la plupart des théoriciens du comique ont suivie, il ne sera pas inutile de montrer par où la nôtre en diffère. Nous reproduirons donc l’essentiel de la réponse que nous publiâmes dans la même revue[2] :

« On peut définir le comique par un ou plusieurs caractères généraux, extérieurement visibles, qu’on aura rencontrés dans des effets comiques çà et là recueillis. Un certain nombre de définitions de ce genre ont été proposées depuis Aristote ; la vôtre me paraît avoir été obtenue par cette méthode : vous tracez un cercle, et

  1. Revue du Mois, 10 août 1919 ; tome XX, p. 337 et suiv.
  2. Ibid., 10 nov. 1919 ; XX, p. 514 et suiv.