Page:Bergson - La Pensée et le Mouvant.djvu/299

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sophie d’Aristote, M. Ravaisson aimait à le répéter : mais l’esprit qui la vivifie est un esprit nouveau, et l’avenir dira peut-être que l’idéal qu’elle proposait à notre science et à notre activité était, sur plus d’un point, en avance sur le nôtre. Quoi de plus hardi, quoi de plus nouveau que de venir annoncer aux physiciens que l’inerte s’expliquera par le vivant, aux biologistes que la vie ne se comprendra que par la pensée, aux philosophes que les généralités ne sont pas philosophiques, aux maîtres que le tout doit s’enseigner avant les éléments, aux écoliers qu’il faut commencer par la perfection, à l’homme, plus que jamais livré à l’égoïsme et à la haine, que le mobile naturel de l’homme est la générosité ?