tébrés. L’idée d’un « élan originel » pourra d’ailleurs devenir ainsi plus claire.
Deux points sont également frappants dans un organe tel que l’œil : la complexité de la structure et la simplicité du fonctionnement. L’œil se compose de parties distinctes, telles que la sclérotique, la cornée, la rétine, le cristallin, etc. De chacune de ces parties le détail irait à l’infini. Pour ne parler que de la rétine, on sait qu’elle comprend trois couches superposées d’éléments nerveux. — cellules multipolaires, cellules bipolaires, cellules visuelles, — dont chacune a son individualité et constitue sans doute un organisme fort complexe : encore n’est-ce là qu’un schéma simplifié de la fine structure de cette membrane. La machine qu’est l’œil est donc composée d’une infinité de machines, toutes d’une complexité extrême. Pourtant la vision est un fait simple. Dès que l’œil s’ouvre, la vision s’opère. Précisément parce que le fonctionnement est simple, la plus légère distraction de la nature dans la construction de la machine infiniment compliquée eût rendu la vision impossible. C’est ce contraste entre la complexité de l’organe et l’unité de la fonction qui déconcerte l’esprit.
Une théorie mécanistique sera celle qui nous fera assister à la construction graduelle de la machine sous l’influence des circonstances extérieures, intervenant directement par une action sur les tissus ou indirectement par la sélection des mieux adaptés. Mais, quelque forme que prenne cette thèse, à supposer qu’elle vaille quelque chose pour le détail des parties, elle ne jette aucune lumière sur leur corrélation.
Survient alors la doctrine de la finalité. Elle dit que les parties ont été assemblées sur un plan préconçu, en vue d’un but. En quoi elle assimile le travail de la nature à