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ſuites néceſſaires de son méchaniſme propre & des impulſions qu’il reçoit des êtres dont il eſt entouré. Tout ce que nous faiſons ou penſons, tout ce que nous ſommes & ce que nous ſerons, n’eſt jamais qu’une ſuite de ce que la Nature univerſelle nous a fait : toutes nos idées, nos volontés, nos action ſont des effets néceſſaires de l’eſſence & des qualités que cette Nature a miſes en nous, & des circonſtances par leſquelles elle nous oblige de paſſer & d’être modifiés »[1]. Telle eſt la doctrine lumineuſe à laquelle on veut nous initier. Si donc l’homme ménnoît la Nature, c’eſt la Nature elle-même ſi le force à la méconnoître : les raiſonnemens, les harangues, le livre entier de l’Auteur ne la feront point revenir ſur ſes pas.

5º. En partant toujours de la même notion, peut-on attacher un ſens raiſonnable la plupart de ces expreſſions : L’homme & l’ouvrage de la Nature : ſon organiſation & l’ouvrage de la Nature : la Nature envoye l’homme nud & deſtitué de ſecours dans le monde : les matieres dont la Nature nous en compoſés : la tâche que la Nature nous ſupoſe, &c ? Dira-t-on ſenſément que l’homme eſt l’ouvrage de l’Univers ou de la matiere, que l’Univers envoye l’homme dans

  1. Pages 2 & 3. Eſſai ſur les préjugés, ch. 13, p. 335.