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LETTRES.

l’espérer. Tu as dû recevoir deux feuilletons d’impressions de voyage, en voici deux autres. Le bateau du 5 en emportera six autres. Porte-les à Saint-Victor pour qu’il arrange la chose avec Dutacq, puisque le borgne Buloz intercepte la Presse. Il faut seulement qu’il garde ma copie sans la faire paraître jusqu’à ce que je sois revenu et qu’il m’envoie l’argent de façon à ce qu’il m’arrive à Constantinople le 31 août. — J’ai de quoi vivre abondamment jusque-là, mais il ne faut pas me laisser pourrir dans les pays étrangers. Il faut quinze jours pleins pour qu’une lettre arrive de Constantinople à Paris et réciproquement. Mon affaire est ainsi divisée sous le titre général de Promenades d’été. — De Paris à Constantinople, Malte, Syra, Smyrne, la Troade, les Dardanelles, 5 feuilletons ; Constantinople, 10 feuilletons ; le Bosphore comprenant les villages et les îles des environs, 5 feuilletons ; en tout vingt, que j’enverrai cinq par cinq à chaque départ, c’est-à-dire tous les dix jours. M’étant payé d’avance, l’on n’aura rien à voir là-dessus. La signora ne m’a écrit qu’une seule fois. C’est peu pour quelqu’un que j’aime tant et qui n’a pas de copie à faire. Mes parents ne m’ont pas écrit, ni Maxime non plus ; toi seul m’es fidèle dans la nature entière. Quel triste voyage ! D’abord la signora n’est pas venue et elle reste à Paris, où j’aurais pu la voir. Ensuite j’ai commencé à être malade en arrivant ; puis c’est le tour d’E…, qui est au lit depuis une douzaine de jours et se lève aujourd’hui pour la première