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THÉOPHILE GAUTIER.

— Eh bien, que lui avez-vous répondu ?

— J’avais bien envie d’accepter, rien que pour taquiner les autres. Mais Guernesey, c’est trop loin de Neuilly. »

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Quoi qu’il en soit advenu, d’ailleurs, cette conversation avec Victor Hugo porta ses fruits : le goût des vers était revenu à Théophile Gautier. Pendant les semaines qui suivirent, il m’entretint de plusieurs projets de poëmes qu’il avait depuis longtemps conçus. Un jour que nous revenions ensemble de l’exposition posthume des œuvres d’Henri Regnault, aux Beaux-Arts : « As-tu lu Beppo ? » me dit-il. Et sur ma réponse affirmative :

« Je voudrais écrire un poëme parisien sur ce mode, quelque chose comme un Namouna soigné, avec de vraies rimes, en strophes de six, régulières, que je publierais dans la Vie parisienne de Marcelin. Crois-tu que cela soit pratique ? »

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Il faut dire ici que Théophile Gautier a toujours été un admirateur passionné des écrivains de ce journal, dont le dandysme lui allait au cœur. Sous le voile de l’anonymat qui les dérobe, il se les re-