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II
flore de frileuse
Drame en trois actes, en prose, représenté (représentation unique) au théâtre de l’Ambigu, le 10 décembre 1885.

Cette pièce a été présentée d’abord à M. Émile Perrin qui m’a dissuadé de la lire « dans mon intérêt » !…

— Puis à M. Koning, par l’éditeur Paul Ollendorff, aidé et appuyé en cette aventure par Georges Ohnet, le triomphant auteur du Maître de forges. Il convinrent tous deux de n’en pas révéler l’auteur au directeur et lui laissèrent le manuscrit comme l’œuvre d’un jeune explorateur de la mission Savorgnan de Brazza, qui n’en faisait pas son métier. S’ils lui avaient laissé entendre qu’elle était de Savorgnan lui-même, j’avais des chances. M. Koning fut d’ailleurs fort intrigué. Il aimait beaucoup le type de la vieille comtesse. Mais l’étude lui parut trop dangereuse, et il finit par rendre le rouleau à mes deux amis, ayant esquivé le lapin.

— Puis à M. Deslandes par le comédien Pierre Berton qui était venu en entendre lecture chez moi, s’en était épris fortement et l’eût créée avec joie. Lorsqu’il emporta le manuscrit pour le lire lui-même à son directeur je lui demandai s’il n’allait pas compromettre le crédit que son originalité d’acteur lettré lui avait acquise.