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III


Il n’est pas que de temps en temps d’aimables curieux, et même des grincheux, me demandent de les informer directement sur mes multiples collaborations aux journaux de Paris, ou de province depuis que je rame en galère, vieux forçat de la copie. À mon vif regret, comme à mon propre étonnement, il me reste impossible de les documenter, car sur ce point ma mémoire fait défaut. Tout ce que je puis leur en dire et répondre, c’est que, depuis l’an du Christ 1865, il n’est pas de périodique, soit disparu, soit régnant encore, où je n’aie versé du jus de cervelle, et par quoi je me réclame du titre d’honnête homme de lettres. Pour le reste, soyez-en sûr, nul moins que moi ne s’en fait accroire. Un seul bon sonnet m’eût valu plus de gloire, fût-ce celui d’Arvers, qui d’ailleurs est mauvais, si ceux de Soulary et d’Heredia sont bons.

La dominante littéraire du dix-neuvième siècle et jusqu’à présent du vingtième aussi, s’est exprimée par le journal, beaucoup plus, à mon sens, que par le roman et même le théâtre. Seule peut-être la poé-