Page:Bergerat - Souvenirs d’un enfant de Paris, vol. 4, 1913.djvu/44

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’évoque pas sans ces attributs mythiques et allégoriques.

Il se prêta de la meilleure grâce à l’arbitrage dont l’investissait le directeur du « Parc », pris au piège de la réception de la pièce, et il en écouta stoïquement la lecture, toutes les nymphes envolées. Son contentement fut extrême. — C’est du génie, disait-il à Gouzien ; du génie fumeux, mais c’en est. Quand je pense que je l’ai connu haut comme ça ! Je lui faisais traduire du Cornelius Nepos ! — Alors il devait dire : Corneille Neveu ? demandait Ollendorff. Et Candeilh, perplexe, fourrageait sa calvitie : — Un génie fumeux, qu’est-ce ? — C’est un génie qui fume, expliquait Adolphe Dupuis. — Comme tous les génies, paraphrasait Gouzien, excepté celui de la Bastille ! — Moi, je regardais l’ours.

Invité à se prononcer sur les probabilités de réussite de l’ouvrage, l’illustre aristarque hebdomadaire s’était déclaré incapable d’en vaticiner. Il ne s’entendait pas aux pièces inédites. Il lui fallait la scène, le lustre, sa stalle et le souffleur. On n’y voit clair qu’à la centième. Tout ce qu’il pouvait dire « personnellement », de la machine, c’était que son auteur « quel qu’il fût » avait du génie, fumeux, mais du génie, et qu’il irait loin s’il revenait de Bruxelles. — Il faut donc qu’il y aille, observa Adolphe Dupuis, dont la logique était la muse.

La seule objection que souleva, d’ailleurs unanimement, Herminie, fut faite à sa conclusion. Aucun ne voulait que l’héroïne sortît de sa situation par le suicide. — Ne la tue pas, clamait Gouzien, fais ça pour moi, je l’aime, elle est charmante. — Oui, pleurait Ollendorff, tuez le mari, il est beaucoup moins