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SARTÈNE ET BONIFACIO


Et voilà qu’on recommence à monter. L’ascension nous tire à neuf cents mètres, au col de Saint-Georges, d’où la vue est naturellement de premier choix. On découvre d’un coup d’œil la vallée profonde d’Ornano, qu’arrose le Taravo, un beau torrent, aussi sonore que son nom. Qu’est-ce qu’il clame à ces cascades, qui ruissellent parmi les villages blancs ? Et qu’est-ce que les cascades lui répondent ? Le nom de Sampiero, peut-être.

Et voilà qu’on redégringole. On redégringole jusqu’à Olmeto, très intéressante bourgade, dont j’ai encore dans les yeux la physionomie féodale. Olmeto est tapi, c’est le mot, sous des rochers hautains, comme ces panthères de l’Atlas qui dorment en regardant la mer. L’aspect général est sombre, presque rébarbatif, et la vue louche sur la baie de Propriano.

C’est à Olmeto que réside l’antique famille des Galloni d’Istria. Nous ne nous privâmes certes point du plaisir de rendre visite à des personnes de cet ordre, dont la bonté est proverbiale en Corse, et j’ai gardé