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LES CALANCHES

histoire d’une soupe à l’oignon


Mais, hélas ! et comme dit le proverbe, il n’est si charmante compagnie qu’il ne faille quitter, et le lendemain matin, nous partions rejoindre la grande route occidentale.

Elle est nouvelle, et peu de touristes l’ont parcourue avant nous, du moins s’il faut s’en rapporter aux excursionnistes. C’est, sans doute possible, la plus belle de l’île cependant. Elle longe, de Calvi à Bonifacio, tous ces golfes miroitants et porphyriques, que le soleil embrase chaque soir de ses pourpres et auxquels il en laisse. L’enchantement des yeux est continuel, et la succession des tableaux est toujours si majestueuse dans sa variété, que l’émotion vous gagne.

La communion de l’âme humaine avec la nature s’opère par le silence. Le vent seul parle et donne le verbe de l’espace.

Au pont de Fango, près de Galeria, un gros de