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L’étang de Biguglia est le plus vaste de ces palus insalubres. Il précède de huit kilomètres l’entrée de Bastia, à qui il sert de vivier. Il est probable que dès le temps de la colonisation romaine, ses poissons exquis fournissaient la table de ces gourmets dont parle Juvénal dans sa satire cinquième :

Mulus erit domino quem misit Corsica.

Aujourd’hui ce sont les Bastiais qui les mangent, ces mulets corses de haut goût. Et quand ils manquent au marché, on les remplace par quelque pâté de canard sauvage tué par les chasseurs au milieu des joncs et des lentisques de l’étang.