est un coq-à-l’âne, car le vers libre c’est la prose, le vers-librisme donc, avec sa conséquence dans la forme, a eu pour évangile cet étonnant recueil : Pleurs et Sourires, qui forme le second tome de l’œuvre. Il ne pouvait nous être donné que par un étranger et en un temps de cosmopolitisme favorable à l’initiative, c’est de la poésie internationale, et déjà de l’espéranto, que Dieu bénisse.
À la vérité, la réforme apportée à notre poésie traditionaliste par le baronnet de Caithness est basée sur la prononciation de l’e muet dans notre vers, qui, à l’intérieur de sa coupe, garde sa valeur de syllabe et la perd à la rime quand elle est féminine. Les Anglais n’ont pas le désappoint de cette règle ambiguë, et il voudrait nous en libérer. Inutile d’en débattre, chaque race ayant son oreille et Théodore de Banville perdit son temps à vouloir prouver au réformateur que cet e muet est le charme comme l’idiosyncrase de notre langue.
— Que dis-je, s’écriait-il, notre frontière, cher et honorable monsieur ! Oui ! je vous le déclare en frémissant, je ne vous lâcherais ce vénérable e muet devant lequel je me prosterne, que si par échange et réciprocité, vous me desséchiez la Manche qui nous sépare, tandis que le fleuve Rhin, père des douanes, dériverait et s’enfoncerait dans les terres de la Triple Alliance, car, soit qu’on l’élide, soit qu’on le prononce, il est l’accent du verbe de France.
Il aurait pu ajouter que cet e muet était peut-être aussi la clef de sa clarté et que, loin de gêner les bons poètes, il les aidait au rythme comme au souffle de l’hexamètre. Du reste, la traduction ci-dessous du monologue de Roméo au Jardin, selon la méthode