vous déballez gare Saint-Lazare, et là vous êtes engueulé par soixante mille hommes, en un seul cri, expression du même sentiment. C’est le métier qui veut ça évidemment, mais aussi quel métier ! Il n’en est pas de plus infâme. »
Je n’ai pas beaucoup, en vieillissant, changé d’idée sur le négoce du droit divin. Il se périme de plus en plus dans l’Europe moderne et il rentre dans la catégorie des nécessités dont le besoin ne se fait pas sentir. C’est un « cessé de plaire » qui touche à son : « On rend l’argent ». Sans se targuer du don de vaticination et par simple calcul de probabilités, on peut prédire que, déjà fortement déverni de sa légende théocratique, le pasteur de peuples aura disparu de l’État civilisé avant la fin du siècle et que l’on aura des sceptres au rabais dans les ventes publiques. On voit de toutes parts que leurs ayants droit de tout âge y renoncent dès qu’ils savent en quoi le vieux jeu du bâton consiste. Quelques-uns les portent chez ma tante pour avoir de quoi faire danser ses nièces, ainsi qu’il appert de certains romans vécus tels que Les Rois en exil, pour ne citer que le meilleur. D’autres signes des temps illuminent encore, et comme des éclairs de chaleur, le dernier nuage où l’Odin germanique malaxe le salpêtre féodal de ses foudres. Je le sentis si vivement le 29 septembre 1883 que, la foule écoulée et mon bock soldé, je rentrai chez moi pour le dire, soyons franc, pour le chanter.
Depuis l’expulsion du couple ancestral du jardin édénique, dont l’emplacement même est perdu pour la géographie, il ne reste pas beaucoup de joies dignes du nom aux tireurs d’épreuves de l’image de