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le même soir La Gamine aux Bouffes. Donc, pas de presse. Cependant il y avait là Émile Zola, Daudet, Lapommeraye, Henri Fouquier, Denayrouze, Paul Alexis, Céard, Hennique et une trentaine de courriéristes et de reporters.

« On donnait Jacques Damour, tiré par Hennique de la nouvelle de M. Zola ; Mademoiselle Pomme, œuvre posthume de Duranty, arrangée par M. Paul Alexis, et deux actes de jeunes, dont l’un : Un Préfet, a été exécuté avec un entrain remarquable. Et le lendemain les journalistes qui avaient assisté à la représentation ont bien voulu dire que c’était très intelligent et très littéraire. M. de Lapommeraye nous a louangés, et M. Denayrouze m’a traité d’acteur consommé ! ! ! L’exagération est évidente, mais j’appuie sur ces détails parce qu’en somme ce sont mes références près de vous.

« Eh bien, ce succès nous a mis en goût et voici le programme possible de la seconde soirée que nous voudrions donner avant la fin de la saison pour que l’hiver prochain la chose fût calée et installée. Le Capitaine Burle, un acte tiré par M. Céard de la nouvelle de M. Zola, et un acte de La Patrie en danger, de MM. de Goncourt ; un acte d’un jeune homme très inconnu, qui bénéficiera de la curiosité soulevée autour des noms célèbres, et… un acte d’Émile Bergerat, qui doit en avoir un en portefeuille, œuvre de jeunesse ou autre.

« Nos soirées ont lieu sur invitations personnelles, gratuitement bien entendu. Nous sommes donc chez nous. Pas de censure. C’est mal joué, mais avec conviction et suffisamment, puisque Jacques Damour a été un succès énorme et que nous ne sommes pas