semble lui avoir été redemandé sans cesse, c’est le joueur de rommelpot. « Le rommelpot, dit M. Vosmaer, est un instrument tout primitif, qui se compose d’un pot de grès sur lequel est tendue une vessie. Par un petit trou passe une baguette ou un roseau qu’on agite de la main et qui produit une sorte de miaulement sourd. » Cette musique carnavalesque a toujours eu le don d’amuser les enfants hollandais, et ceux que Frans Hals a groupés autour de ses joueurs de rommelpot ont des visages si réjouis, des faces si épanouies, que l’on est tenté de fabriquer soi-même pour sa famille un jouet aussi exhilarant et aussi bon marché. Ajoutons d’ailleurs que nous en avons vainement cherché le modèle en Hollande, où il semble complètement oublié.
La réputation de bon portraitiste était alors celle qu’ambitionnaient tous les peintres néerlandais. Il y en avait d’excellents à l’époque, Mierevelt, Honthorst, de Keyser, van Schooten, Ravesteyn, pour ne nommer que les plus célèbres. Venu après eux, Frans Hals devait les éclipser tous et laisser dans l’espèce des spécimens au-dessus desquels il n’y a encore aujourd’hui que Rembrandt. Les contemporains d’ailleurs paraissent avoir rendu pleine justice à la supériorité du maître dans l’art du portrait. Les plus hauts personnages se faisaient un honneur d’aller poser devant lui et de posséder leur image de sa main. C’est ainsi que nous avons au Louvre le portrait de Descartes exécuté par Hals à Harlem vers cette époque. La vogue du maître était énorme, ainsi qu’en témoigne la grande quantité de portraits que l’on connaît de lui. Van der Helst seul, qui fut vraisemblablement son disciple, devait plus tard en