deux dauphins, guidés par des enfants, et le navire symbole du commerce d’Anvers. Ce navire est, au point de vue de l’art, une pièce charmante et d’un bon travail.
Les fous traditionnels escortent, en zigzaguant, ce premier char, le plus intéressant, assurément, et, avec leurs battes, ils tapent à tort et à travers sur les deux rangs de curieux.
Je ne te décrirai pas les autres chars du cortège ; ils sont diversement réussis. Celui de Plantin est assez original : il représente les ouvriers du célèbre imprimeur autour d’une presse en chêne dont un aide tourne la manivelle sans discontinuer. Le char de la Musique est fait d’un orgue sur lequel un musicien, en costume de vieux maître du seizième siècle, fait courir ses doigts d’un air inspiré. Le char des Écoles de peinture comprenant trois groupes : les élèves de Quentin Metsys, les élèves de Martin de Vos, les élèves de Rubens, encadrant une copie de la Descente de croix, assez heureusement venue, précède le char de l’Apothéose du peintre, ornée d’une statue dorée de celui dont le nom est sur toutes les lèvres. Entremêle à cela des cavaliers du quinzième, du seizième et du dix-septième siècle, des oriflammes, des bannières, des trompettes, des chevaux richement harnachés et tout l’attirail ordinaire de ces cérémonies, et tu auras assisté de ton fauteuil au grand cortège historique d’Anvers.