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mées » ; attendu que ce blason a une grande portée étymologique et explique le nom d’Anvers, selon quelques savants en us. « Hand » en flamand comme en hollandais signifie « main » et « werpen » veut dire « jeter », d’où Handwerpen, ou Antwerp, ou Anvers. Il est vrai qu’à côté de ces savants en us il y a d’autres savants en « ior » qui veulent que l’origine du nom se trouve dans les mots « an’t werf », c’est-à-dire le banc de sable : il y a encore un point de la ville qui s’appelle le werf. C’est ici que je me sépare de mes confrères et que je revendique le titre de savant en « issimus ». Selon moi, Anvers vient d’Ahasvérus, et cela est suffisamment établi par la présence du Juif errant au centenaire de Rubens. De Ahasvérus à Anvers la différence est insensible. Et maintenant que l’on m’appelle Pic de la Mirandole ; j’ai trouvé, moi aussi, mon étymologie.

Les chars d’Antigon et d’Octroie sont entourés d’un groupe de guerriers scandinaves et barbares, vêtus de peaux de bêtes et de haches de pierre ; ils ont de grandes robes blanches pareilles à celles des druides. Ce sont les premiers habitants, les Ambivarites. Puis vient la baleine. La baleine est un monstre populaire, cher aux Anversois, et qui les fait rire jusqu’aux larmes ; elle a le privilège réjouissant d’arroser les spectateurs et de leur lancer, par le nez, des gerbes d’eau. Il paraît qu’un jour une de ces gerbes s’en alla retomber sur le balcon où était assis le roi Léopold, premier du nom, et qu’elle le trempa libéralement de la tête aux pieds. Depuis cet accident, la baleine est propriété nationale ; elle relève de la section des monuments historiques au ministère des travaux publics. À la suite viennent